l'étrange noêl de mr Jack

Publié le par Mélanie vandamme

 

l'Etrange Noël de Mr Jack

 

 
The Nightmare before ChristmasUSA, 1993
De Henry Selick
Scénario : Tim Burton, Michael Mc Dowell
Avec les voix de Danny Elfman, Chris Sarandon, Catherine O'Hara, Willima Hickey
Photo : Pete Kozachik
Musique : Danny Elfman
Durée : 1h16




Lorsque que Jack Skellington, le roi de la ville d’Halloween, découvre celle de Noël, il décide de changer de peau et de se transformer en vieux barbu jovial… Des problèmes en perspective!


Enchantement est le premier mot qui vient à l’esprit lorsque ce film est évoqué. Alors que défilent à l’écran toutes sortes de monstres, squelettes et autres joyeuses choses rampantes et baveuses, les yeux s’écarquillent pourtant comme ceux d’un enfant. La magie est là, qui rend l’aspect sombre et morbide d’Halloweentown tout aussi merveilleux que celui, lumineux et gai, de Christmastown. Retour sur la genèse de cette réussite.


A la base du film existe un poème, écrit par Tim Burton plus de dix ans auparavant, dans lequel apparaît le personnage de Jack, ainsi que la trame principale: Jack est le pilier de la ville de Halloween, et sait mieux que personne effrayer les gens. Malgré cela, il commence à se lasser de cette activité. Un jour, il découvre le monde de Noël, et décide de prendre la place du Père Noël afin de pouvoir, lui aussi, rendre les gens heureux. Ce poème est lui-même inspiré du conte de Noël Le Grinch, du Dr Seuss, très célèbre en Amérique du Nord, et lui-même adapté au cinéma récemment.


Pour mettre ce poème en image, Tim Burton fit appel simultanément à Michael McDowell (avec qui il avait travaillé sur Beetlejuice) pour le scénario, et à son fidèle compositeur, Danny Elfman, qui prêtera d’ailleurs sa voix à plusieurs personnages lors des chansons. Ainsi, la partie écrite et la partie chantée avancèrent en même temps, contrairement à la plupart des films. De ce fait, la musique est en parfaite cohérence avec l’histoire, elle ne se contente pas de souligner des faits, mais en est une partie intégrante, elle présente les personnages (notamment Sally, la poupée), fait avancer l’intrigue et , pour ne rien gâcher, est extrêmement plaisante. La musique fonctionne parfaitement, avec ou sans les images. De plus, la traduction française, est, pour une fois, à la hauteur.


Pour la réalisation du film, Burton choisit de confier son œuvre à Henry Selick, qui avait déjà travaillé sur plusieurs films d’animation auparavant. Cependant, même si Selick réalise un excellent travail, on ne peut s’empêcher de reconnaître la patte inimitable de Burton, qui sera d’ailleurs présent à chaque étape de la création du film.


Le personnage principal, Jack, existait dès l’écriture du poème, comme son chien fantôme, Zero, et bien sûr le Père Noël (à moins qu’il ne s’agisse du Perce-Oreilles). Il fallut toutefois ajouter d’autres protagonistes, ainsi que des intrigues secondaires, afin d’étoffer toute l’histoire pour en faire un long-métrage. Il y a d’abord Sally, poupée de chiffon créée par l’odieux Docteur Finkelstein, amoureuse de Jack, et qui lui sera d’une aide précieuse, à la fois dans ses aventures et dans ses problèmes existentiels… Il y a ensuite le Maire de la ville de Halloween, politicien-potiche aux deux visages, qui ne sert à rien dans sa communauté sinon à exprimer sa joie ou sa peine à l’aide d’un de ses deux faciès. Un autre personnage important est celui d’Oogie Boogie, l’affreux monstre-sac rempli de charmants insectes tous plus répugnants les uns que les autres. Ce dernier voudra en découdre avec le Perce-Oreilles, qui pourrait nuire à sa réputation… Autour de lui gravitent trois petits diables, Am, Stram et Gram, toujours partants pour faire des horreurs. Les personnages marquants viennent tous, hormis le Père Noël (quasi muet), de la ville d’Halloween, celle qui est censée être négative, celle où personne ne voudrait vivre. Pour être heureux, Jack doit s’accepter tel qu’il est, doué pour effrayer, et non pour faire plaisir aux enfants. Jolie manière pour Burton de nous dire d’accepter la différence, qu’elle peut être source de joie, renouant ainsi avec le thème récurrent de beaucoup, voire de tous ses films.
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